Tsiroanomandidy, la ville dont le nom signifie "une seule personne règne" (souvenir de la victoire, en 1822, du roi Radame Ier sur son rival Ramitraho, roi des Sakalavas).
 

Nous sommes au bout de la Route Nationale 1, du moins de sa partie encore goudronnée, à 212 kilomètres à l'ouest de la capitale Antananarivo, en direction du golfe du Mozambique. Tsiroanomandidy est une ville de taille moyenne (23 000 habitants au dernier recensement, 4 666 foyers répartis dans les 16 fokontanys de l'agglomération) mais très dynamique. Elle accueille le plus important grand marché de zébus de la Grande Ile comme en témoignent ces petits troupeaux que l'on croise souvent le long de la route. Un zébu âgé de 6 ans se négocie entre 300 et 400 euros. Certains gardiens de troupeaux du sud, qui mènent leur bêtes à Tsiroanomandidy, marchent parfois jusqu'à 2 semaines pour y parvenir. Ensuite, le transport jusqu'à Tana peut prendre encore une semaine lorsqu'il ne se fait pas en camion. La fréquence du vol de zébus est un réel handicap économique de la région et fait souvent les titres de la presse locale. 

La région est peu fertile, mais la culture du riz est dominante (avec une production annuelle de 42 000 tonnes pour la région et des prix très fluctuants qui pénalisent les agriculteurs), ainsi que le maïs (39 000 tonnes). 

Tsiroanomandidy est l'un des deux districts de la région de Bongolava. C'est aussi le siège d'un évêché catholique, dont l'évêque a été de la fin 2003 à début 2017, Monseigneur Gustavo Bombin, de l'ordre des Trinitaires et d'origine espagnole (comme soeur Aurora de notre site d'Ambohipeno). Nous l'avions rencontré en 2010 lors d'une mission et avions été impressionnés par l'énergie de cet prélat espagnol qui sillonnait  inlassablement et à vive allure les routes de son vaste évêché à la rencontre des populations et de ses prêtres. L'évangélisation de cette région trouve en effet son origine, en 1926, dans l'action des missionnaires Trinitaires espagnols.