top of page

Qu'en est-il du travail des enfants à Madagascar ?

Chiffres clés actualisés (2024-2025)


Ampleur du phénomène


Selon les données les plus récentes disponibles, 47% des enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent à Madagascar, soit près d'un enfant sur deux. Cette situation s'est même aggravée par rapport aux données de 2015 (28% selon le BIT).


Répartition détaillée :

  • 50% des garçons contre 44% des filles

  • 51% en milieu rural contre 32% en milieu urbain

  • 57% des enfants issus de familles pauvres

  • 36% des enfants de 5-11 ans exercent des activités économiques

Conditions dangereuses


Près d'un enfant sur trois âgés de 5-17 ans travaille dans des conditions dangereuses pouvant nuire à leur santé physique, mentale ou développement. Environ 22 000 personnes travaillent dans l'industrie minière du mica, dont la moitié sont des enfants âgés de 5 à 17 ans.

Impact sur la scolarisation


Situation dramatique de l'éducation

  • Taux d'achèvement du primaire : 62% pour les filles, 57% pour les garçons (2022)

  • Moins d'un tiers des enfants passent de la première à la cinquième année

  • 97% des enfants malgaches de 10 ans sont considérés comme "pauvres en apprentissage"

  • Quasi-totalité des élèves en fin de primaire rentrent au collège en situation d'illettrisme

Lien direct travail-déscolarisation


Parmi les enfants qui ne fréquentent pas l'école, plus de la moitié est engagée dans le travail des enfants. Dans certains quartiers pauvres d'Antananarivo, jusqu'à 80% des enfants sont déscolarisés selon l'UNICEF.


Cadre légal et réformes récentes


Nouvelles avancées législatives


Madagascar a renforcé son arsenal juridique avec l'adoption de la nouvelle Loi n°2024-014 du 14 août 2024 portant Code du Travail, étendant les compétences de l'Inspection du Travail au secteur informel et au travail domestique.


Engagement international


En 2018, Madagascar a accepté d'être Pays Pionnier de l'Alliance 8.7, une coalition mondiale visant à éradiquer le travail des enfants sous toutes formes.

Secteurs d'activité concernés

Les enfants travaillent dans de nombreux secteurs :

  • Agriculture : Aide familiale dans les champs de riz, cultures vivrières

  • Mines : Extraction de mica (22 000 travailleurs dont 50% d'enfants), saphirs, cassage de pierres

  • Vanille : 20 000 récoltants dans les grandes exploitations (exposition aux substances toxiques)

  • Services : Portage d'eau, ramassage de bois, vente de rue, travail domestique

  • Pêche : Activités halieutiques en zone côtière

Facteurs aggravants récents

Impact de la pandémie


Les fermetures d'écoles causées par le COVID-19 entre avril et août 2020 ont exposé les enfants à des vulnérabilités accrues : exploitation, mariage précoce, violence et travail infantile.


Pauvreté persistante

Plus de 24 millions de personnes vivaient avec moins de 4 000 ariary (0,89$) par jour en 2022, portant le taux de pauvreté national à 75% de la population.


Initiatives en cours

Actions gouvernementales et internationales

  • Renforcement institutionnel : Comités Régionaux de Lutte contre le Travail des Enfants (CRLTE)

  • Partenariat OIT-UNICEF : Appui technique et financier pour la mise en œuvre du nouveau plan national

  • Suppression des frais de scolarité : Décision de l'État en 2020 pour éliminer les droits d'inscription

Régions prioritaires

Les régions de Haute Matsiatra (65%) et Androy (62%) sont particulièrement touchées par le travail des enfants et font l'objet d'interventions spécifiques.


Le cercle vicieux qui persiste


N'accédant pas à l'école ou abandonnant précocement, les enfants restent prisonniers du cercle de la pauvreté. Sans éducation de base, ils ne peuvent acquérir les compétences nécessaires pour sortir leur famille de la précarité, perpétuant ainsi la misère générationnelle.


Dans ce contexte dramatique, l'action d'associations comme Esperanza prend tout son sens : fournir un repas quotidien pour encourager la scolarisation assidue, permettant aux enfants d'accéder à l'éducation, clé indispensable du développement.


Sources : UNICEF Madagascar (MICS 2018-2024), OIT, Banque mondiale, Ministère du Travail de Madagascar, UNESCO, Humanium (2024)

bottom of page