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Croissance, démographie et inflation : quelle équation pour Madagascar ?

Croissance économique : des progrès mais insuffisants

Situation actuelle (2024-2025) 

Madagascar maintient une croissance économique relativement stable mais modeste :

  • Croissance 2023 : 4,4% (vs objectif de 5% non atteint en 2015 avec seulement 3,3%)

  • Prévisions 2024 : Entre 4,2% et 4,8% selon les sources (Banque mondiale, FMI)

  • Prévisions 2025 : 4,6% à 5,3% selon les projections

Cette croissance reste largement absorbée par la croissance démographique de 2,4% par an, limitant l'amélioration du niveau de vie.

Contexte démographique et pauvreté


Population et pauvreté persistante

  • Population 2024 : Environ 30,3 millions d'habitants

  • Taux de pauvreté : 75% de la population (vs 90% évoqué en 2015)

  • Seuil de pauvreté national : 4 000 ariary par jour (environ 0,89$)

  • PIB par habitant : 536 USD en 2023, l'un des plus faibles au monde

24,8 millions de Malgaches vivent encore sous le seuil de pauvreté, soit l'équivalent de la population totale du Burundi.

Inflation et pouvoir d'achat


Situation préoccupante

  • Inflation 2023 : 10,5% (vs prévision de 7% en 2015 déjà dépassée avec 8%)

  • Inflation 2024 : 7,6% en moyenne, en légère baisse

  • Impact : Érosion du pouvoir d'achat, particulièrement pour la classe moyenne

L'inflation touche drastiquement les produits de première nécessité et l'énergie, menaçant l'existence même d'une classe moyenne fragile.

Défis structurels persistants


Finances publiques

  • Déficit budgétaire 2024 : 4,6% du PIB

  • Recettes fiscales insuffisantes : L'État peine toujours à financer les infrastructures essentielles

  • Dépendance aux financements externes : Près de 70% de la dette publique est extérieure

Infrastructures défaillantes


Les problèmes structurels demeurent :

  • Secteur énergétique : La JIRAMA continue de peser sur les finances publiques

  • Transport et communications : Routes en mauvais état, coûts logistiques élevés

  • Accès aux services de base : Santé, éducation, eau potable insuffisants

Facteurs de vulnérabilité


Dépendance économique

  • Agriculture : Plus de 21% du PIB, vulnérable aux aléas climatiques

  • Exportations concentrées : Vanille (17%), nickel (26%), graphite, tourisme

  • Importations essentielles : Carburants, denrées alimentaires (riz), médicaments

Chocs externes récurrents

  • Catastrophes naturelles : Cyclones, sécheresses, impact climatique croissant

  • Volatilité des prix mondiaux : Nickel, vanille, matières premières

Secteurs porteurs d'espoir

Dynamiques positives

  • Mines et extractif : Graphite (3e producteur mondial), or, mica

  • Tourisme : +25% de croissance en 2024-2025, 13% du PIB

  • Télécommunications : Secteur en forte expansion (+15,2% en 2023)

  • Investissements publics : +12,2% du PIB en 2023

Absence de classe moyenne dynamique

Contrairement aux économies émergentes d'Asie ou d'Afrique de l'Est, Madagascar ne parvient toujours pas à faire émerger une classe moyenne suffisamment nombreuse et qualifiée. Cette absence reste un frein majeur au développement économique et à la stabilité politique.

Actions d'Esperanza dans ce contexte

Face à cette situation économique difficile, Esperanza contribue modestement au développement local par :

  • Achats locaux pour les cantines scolaires (circuits courts)

  • Rémunération des cuisinières et personnel local

  • Partenariat avec producteurs locaux (spiruline du centre Fanantenana)

  • Financement de l'écolage pour la rémunération des enseignants

  • Création d'emplois : Une dizaine de salariés avec augmentations régulières

Ces actions visent à créer un cercle vertueux économique local tout en soutenant l'éducation, clé du développement à long terme.

Conclusion

Bien que Madagascar ait progressé depuis 2015 (croissance stabilisée autour de 4,5%, pauvreté réduite de 90% à 75%), les défis restent immenses. La croissance demeure insuffisante pour transformer structurellement l'économie et créer une prospérité partagée. L'émergence d'une classe moyenne dynamique reste l'enjeu central pour sortir le pays de la trappe à pauvreté.

Sources : Banque mondiale, FMI, Banque africaine de développement, Direction générale du Trésor français, INSTAT Madagascar (2024-2025)

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