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VOHIJANAHARY : QUARTIER EN QUÊTE D’AVENIR

27/9/14

© Récit de Théo  lors de sa mission  d'août 2014 :
 
Jean-Marc RANDRIAMBOLOLONIAINAMALALA exerce la fonction de président du quartier (Fokontany) de Vohijanahary, dans les faubourgs d’Antsirabé. Cet homme, auquel il sera ici fait référence sous les termes de Mr. le Président pour plus de commodité, pourrait être assimilé à un maire : représentant de l’Etat, il est la référence publique pour les quelques 3.000 habitants de ce quartier. Je le rencontre dans son bureau afin qu’il m’explique les différentes problématiques de ce quartier qui va accueillir le site de production de spiruline que construit Esperanza.
 Le président du Fokontany de Vohijanahary  photo Theo
















Sous-exploitation et malnutrition
 
Vohijanahary est un quartier qui occupe un statut administratif double, source de difficultés mais aussi de richesses. Ainsi du fait de sa proximité avec la ville d’Antsirabe, le quartier peut être considéré comme urbain. D’un autre côté, l’importance de la surface cultivée et du nombre de paysans qui l’habitent (80% de sa population) font que Vohijanahary présente des caractéristiques éminemment rurales. Toutefois, étant excentré, il ne bénéficie pas de l’attention particulière que le gouvernement malgache porte aux quartiers urbains et est donc délaissé en termes de financements et/ou de programmes sociaux.
 
Ici les enfants sont majoritairement scolarisés, pour un temps : à la fin de l’école primaire il leur est très difficile de poursuivre leurs études dans le secondaire du fait de l’éloignement des collèges et lycées. Ils sont donc dans leur grande majorité obligés de commencer à travailler très jeunes (entre 10 et 15 ans), se fermant définitivement les portes d’une éducation poussée.
Vohijanahary est également le théâtre d’un curieux paradoxe. Malgré la surface de terres cultivables la population paysanne majoritaire, le quartier est déficitaire sur le plan alimentaire. Malnutrition et carences sont donc de mise ici, alors que ces besoins pourraient être comblés par la seule utilisation optimisée des terres. En effet les techniques d’exploitations employées par les paysans restent traditionnelles et offrent de faibles rendements comparés au potentiel des terres. Faute de financement pour former les paysans, la sous-exploitation continue, ne permettant pas de lutter efficacement contre les problèmes de malnutrition.
 
Tentatives avortées

 
Certaines ONG ou organisations gouvernementales se sont penchées sur ce problème de la malnutrition et ont tenté d’y apporter des solutions. Ainsi le projet Seecaline, financé par le gouvernement, l’ONN (Office National de la Nutrition) et la Banque Mondiale, et dont le local jouxte celui de Mr. le Président, apportait chaque jour aux enfants de moins de 5 ans un repas équilibré. Seecaline mettait également en place des pesées Seecalinehebdomadaires afin de suivre la croissance des enfants dans la durée. Par ailleurs, le projet offrait aux mères des campagnes de sensibilisation sur le thème de la nutrition, thème prioritaire pour Mr. le Président. On peut ainsi trouver sur les murs de son bureau des affiches relatant certains points importants pour une nutrition saine et équilibrée : allaiter au sein, se procurer des compléments alimentaires, combler les manques en vitamine A et en Iode, porter une attention particulière à l’alimentation des enfants malades et des mères allaitantes, etc … Toutefois, faute de financements publics, le local de Seecaline a dû fermer ses portes, laissant Mr. le Président seul face à ce problème de taille.
Vohijanahary est donc aujourd’hui à la recherche de partenariats avec des ONG afin de répondre à ces différentes problématiques. Ici, toute collaboration avec les congrégations religieuses, habituels relais de l'aide sociale, est difficile du fait de leur éloignement. Le système associatif paraît être le seul moyen pour lutter efficacement contre la malnutrition, la déscolarisation et les difficultés rencontrées la culture des terres.
 
Quelle marge d’action ?

 
Certains projets associatifs peuvent à terme permettre d’améliorer la condition des habitants du quartier. C’est par exemple le cas du projet Fanantenana (Espérance en malgache), mis en place par Esperanza Joie des Enfants et qui vise à produire de la spiruline de manière autonome dans le quartier. Il peut représenter une opportunité économique et nutritionnelle pour Vohijanahary. En effet, outre la création de plusieurs emplois, la culture de ce complément alimentaire au sein même du faubourg peut apparaître comme un exemple à suivre et pousser l’administration malgache et les ONG à mettre en place, elles aussi, des projets similaires.
 
Quoi qu’il en soit, la recherche de financements reste la priorité du quartier de Vohijanahary. Mr. RANDRIAMBOLOLONIAINAMALALA quant à lui reste confiant et veut croire aux possibilités de partenariat avec des associations étrangères. Grâce au développement de cantines scolaires, de parrainages pour l’éducation des enfants et d’aides à la modernisation des méthodes de culture, habituels points d’action des ONG, les associations humanitaires paraissent en effet être les seules en mesure d’apporter une solution durable au problème de la malnutrition qui touche le quartier de Vohijanahary.

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